7 décembre 2020 : Le SIA s’associe à la demande de report
en juin des épreuves d’enseignement de spécialité prévues en mars 2021.
Mais il demande aussi une année blanche pour le Grand Oral et un
aménagement de l’épreuve de philosophie et de l’EAF.
Après un confinement de plus de trois mois l’an
dernier, les premiers mois de la rentrée visaient à remettre en selle
les lycéens pour les engager dans de nouveaux apprentissages.
Aujourd’hui la deuxième vague ralentit à nouveau la progression
pédagogique et obère sérieusement l’atteinte des attendus du programme.
Le maintien des évaluations en mars impute d’autant le temps
d’apprentissage. Il est loin le temps où l’administration centrale
prônait la reconquête du mois de juin ! Aujourd’hui s’ajoute le mois de
mars. Il nous faut reconquérir ce temps d’apprentissage pour ne laisser
aucun lycéen sur le chemin, tant les observations que nous menons sur le
terrain et que nous vous livrons en attestent.
Source: https://www.syndicat-ia.fr/actualites/ . Vous pouvez retrouver le communiqué sous format pdf ici.
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La question des épreuves de spécialité prévues en mars 2021
Depuis le renforcement du protocole sanitaire en lycée, les IA-IPR constatent, au cours de leurs
inspections, que les conditions de travail des professeurs et de leurs élèves sont devenues
extrêmement hétérogènes.
Nous observons que, là où les classes de terminale ont pu rester essentiellement en présentiel, les
progressions se poursuivent presque normalement, de sorte que les élèves ont de bonnes chances
d’être sérieusement préparés pour les épreuves de spécialité du mois de mars.
Il nous faut cependant noter que cela ne concerne qu’une minorité de lycées.
Dans la plupart des établissements, le passage à la « demi-jauge », qu’il s’agisse de demi-groupes ou
de classes entières à jours alternés, a entrainé un ralentissement des progressions et, plus largement,
une dégradation des apprentissages des élèves.
La consultation de nombreux cahiers d’élèves et des progressions annuelles proposées par les
enseignants nous a en effet permis de constater que, dans beaucoup de classes de terminale, le
retard accumulé est déjà important.
Nous avons pu nous rendre compte, lors de nos inspections, que lorsque les professeurs pratiquent
le « distanciel synchrone » (enseignement en classe devant un demi-groupe, retransmis en direct au
reste de la classe en distanciel), cela leur permet évidemment de gagner du temps par rapport aux
professeurs qui « dupliquent » simplement leurs cours et avancent donc deux fois moins vite que
dans des conditions normales.
Il faut cependant noter que le distanciel synchrone :
- n’est pas mis en place par tous les enseignants, y compris au sein du même établissement ;
- là où il est mis en place, il rencontre régulièrement des problèmes techniques (déconnexions,
problèmes de micro ou de partage d’écran, etc...) qui perturbent sa bonne réalisation ;
- là où il se déroule sans problèmes techniques particuliers, il est tout de même confronté aux
limites pédagogiques intrinsèques au distanciel (comment mesurer la réelle implication
intellectuelle des élèves connectés –voire, simplement, leur écoute réelle ?) ;
- ne concerne pas forcément tous les élèves puisque certains ne disposent pas d’un accès au
numérique, ce constat est particulièrement sensible chez les élèves issus des couches
sociales les plus fragiles ou de certaines zones rurales enclavées.
Au total, nos observations nous conduisent à constater que le recours au « distanciel synchrone »
permet, là où il est pratiqué, de gagner un peu de temps dans les progressions mais que ce gain est
limité par des problèmes techniques et, plus encore, par les limites pédagogiques de l’exercice.
Par ailleurs, cette solution est manifestement loin d’être généralisée.
Certes, la plupart des épreuves de spécialité prévues en mars 2021 ont fait l’objet d’adaptations,
mais les adaptations annoncées ne résolvent que très partiellement le problème de fond : dans les
conditions actuelles, il est très probable que de nombreux élèves arriveront en mars insuffisamment
préparés pour affronter une évaluation, quelle qu’elle soit.
Il est évident que le problème n’est pas de même intensité pour tous les enseignements de spécialité
ni pour tous les établissements, en fonction notamment de l’organisation adoptée.
Mais cette hétérogénéité de situations, loin de tempérer le problème, vient au contraire l’aggraver
en créant une inégalité de traitement manifeste entre les élèves censés passer une même épreuve
nationale.