J’ai l’impression que le discours sur les jeunes et les écrans est en
train de changer. Alors qu’il y a quelques années, on vantait les
compétences de ces digital natives - certes un peu accro à leurs écrans,
mais tellement habiles à les manipuler - aujourd’hui, ce qu’on entend,
ce sont le plus souvent des discours très alarmistes.
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"Pourtant, ce discours très alarmiste, qui s’appuie essentiellement sur
les neurosciences pour dire qu’on est en train de fabriquer des crétins
et des addicts, ne me satisfait pas totalement. Il y a des choses qui ne
me vont pas. En fait, j’ai l’impression que, sans être forcément faux,
il ne nous informe que sur une partie du problème...
Anne Cordier
est maîtresse de conférences HDR en sciences de l'Information et de la
communication à l'Université de Rouen. Elle est spécialiste des usages
et pratiques numériques, particulièrement des "jeunes", ainsi que de
leurs usages et a réalisé de nombreuses enquêtes de terrain auprès des publics jeunes.
L'Anses vient de
publier des résultats alarmants : une activité sportive insuffisante et
une hausse du temps passé sur les écrans conduisent deux tiers des 11-17
ans à un niveau de risque sanitaire élevé. Paul Jacquin, pédiatre à
l'unité de médecine de l'adolescent à l'hôpital parisien Robert-Debré,
parle d'une tendance amplifiée par la situation actuelle.
«Le confinement est un désastre pour le temps passé par les ados sur les écrans»
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) tire la
sonnette d’alarme : les jeunes Français ne bougent pas suffisamment et
passent trop de temps sur leurs écrans. D’après les derniers résultats
d’une évaluation des risques sanitaires,
publiés ce lundi, deux tiers des adolescents de 11 à 17 ans présentent
un risque sanitaire préoccupant, et 49% un risque très élevé.
L’inactivité physique et la sédentarité favorisent l’obésité, le
surpoids, et altèrent la qualité de vie. Paul Jacquin, pédiatre à
l’unité de médecine de l’adolescent à l’hôpital Robert-Debré, à Paris,
décrypte ces résultats pour Libération. D’après lui, la
tendance est structurelle – l’Anses alertait d’ailleurs déjà les
autorités en 2016 – mais amplifiée par le confinement.
La sédentarité et l’inactivité physique trop
importantes chez les adolescents s’ancrent-elles dans une tendance
générale profonde, ou est-ce accentué par le confinement ?
Les chiffres de l’activité physique en France sont mauvais, de
manière générale. Notre pays est très mal classé : une étude de 2019 sur
l’activité sportive des jeunes menée par l’OMS dans 146 pays mettait la
France en 119e position.L’activité
physique des jeunes est insuffisante, la sédentarité excessive, avec des
risques importants de développement de l’obésité. Ce n’est pas un
phénomène ponctuel lié au confinement, mais structurel. 40% de garçons
et 20% de filles répondent à l’heure d’activité physique par jour
préconisée. Ces chiffres demeurent, malheureusement, assez stables
depuis longtemps.
En revanche, on a constaté pendant nos consultations que la situation
des jeunes déjà obèses s’aggravait considérablement, avec des prises de
poids de plus de 10 kilos. Les cas d’obésité morbide augmentent.
Les mauvais résultats sur l’activité physique sont chroniques, avec
une nouveauté toutefois, imposée par le confinement : on relève, cet
automne, des baisses d’inscriptions de 30 à 40% dans les fédérations
sportives, par rapport à l’an dernier. Cela va amplifier le phénomène de
sédentarité pour l’année. Les familles ne paient plus de clubs de sport
qui risquent de s’interrompre au bout de deux semaines, et exposent
ainsi leurs enfants à une absence d’activité physique.
Quels sont les risques pour ces adolescents ?
L’absence d’activité physique et la sédentarisation favorisent
l’obésité, et tous les risques liés à celle-ci. Par exemple, la
sédentarité est un facteur direct d’augmentation du risque de diabète de
type 2. Les pathologies cardio-vasculaires n’apparaissent pas à
l’adolescence, mais peuvent être une conséquence tardive. On sait que
les comportements adolescents changent peu, ils sont un marqueur de leur
vie d’adulte. Les adolescents sédentaires qui ne pratiquent pas de
sport conserveront le même mode de vie et les mêmes réflexes à l’âge
adulte. Les maladies cardio-vasculaires commenceront à apparaître d’ici
une quinzaine d’années.
Ce qui est nouveau et préoccupant, c’est le temps d’exposition aux
écrans, qui a énormément augmenté. A cet égard, le confinement est un
désastre. Certains jeunes passent entre quatorze et seize heures par
jour devant leurs écrans, ce qui laisse peu de place à d’autres
activités. Il est très difficile d’atterrir et de reprendre un rythme de
vie normal. Car la sédentarité entraîne des changements importants.
Pendant le confinement, le rythme de vie familial des adolescents a été
bouleversé, voire complètement inversé : certains de mes patients
vivaient la nuit par exemple, pour ne pas croiser leurs parents, et ont
complètement déréglé leur rythme de vie. Heureusement que l’on a gardé
l’obligation scolaire au deuxième confinement ! Mais cela reste très
difficile de reprendre des habitudes saines.
Comment améliorer la situation ?
Il faut éviter tout catastrophisme. Il n’y a rien de fondamentalement
nouveau, hormis le temps passé devant les écrans, sur lequel nous
devons réfléchir. Nous ne manquons pas d’argument pour promouvoir
l’activité physique auprès des jeunes, qui restent soucieux de leurs
silhouettes. Leurs sports préférés sont la boxe et la musculation, ce
n’est pas tout à fait un hasard.
En revanche, réduire le temps quotidien d’exposition aux écrans est
une bataille familiale. Aux parents et aux institutions d’insister :
limiter le nombre d’heures en continu, interdire le portable au collège,
ne pas offrir de tablette à un enfant de 18 mois. Certains jeunes
souffrent déjà d’addiction.
Les
établissements sont autorisés, depuis le 5 novembre, à organiser des
rotations d’élèves en demi-groupe. Un enseignement « hybride » qui
risque de poser la question de l’équité.
Par Violaine MorinPublié aujourd’hui à 10h19, mis à jour à 18h54. Lecture Abonnés.
Les rangs sont clairsemés, ce mardi
17 novembre, dans le cours de sciences économiques et sociales de
Virginie Vallet, au lycée Lacassagne à Lyon. Depuis la veille, cette
grosse cité scolaire de 1 100 élèves expérimente l’enseignement hybride
pour les lycéens. Seule la moitié de la classe est sur place, l’autre
travaille en autonomie à la maison. L’après-midi, les élèves présents
rentreront chez eux, et laisseront leur place à l’autre demi-groupe. La
semaine suivante, ce sera l’inverse.
Depuis
que le ministre de l’éducation nationale a annoncé, le 5 novembre, la
possibilité de faire alterner des demi-groupes en enseignement
hybride au lycée, la flexibilité est le maître mot, tant les
configurations d’établissements sont différentes. Dans cette cité
scolaire en plein centre-ville, l’alternance par demi-journée est le
modèle retenu – là où d’autres auront choisi une rotation des groupes
par demi-semaine, ou par semaine entière. « Nous avons fait le choix de la régularité, explique la proviseure, Nathalie Cournac. On ne voulait pas risquer de revivre le premier confinement, où on a perdu de vue certains élèves. »
Comme tous les ans, les associations de parents d’élèves PEEP du lycée Blaise Pascal d’Orsay et du lycée de la Vallée de Chevreuse de Gif-sur-Yvette organisent un forum d’orientation post-bac sur le
site de la Faculté des Sciences d’Orsay.
Compte tenu de la situation exceptionnelle le
28ième Forum Formations POST-BAC
aura lieu en visio le
Samedi 21 Novembre 2020
13h30-18h.
Toutes les informations d'accès sur le lien actualités et sur 28ième Forum Post BAC.
Pour tenir compte des conséquences de la crise sanitaire sur les
conditions de préparation du baccalauréat général et technologique, et
afin de privilégier le temps d’apprentissage des lycéens dans cette
période, plusieurs mesures sont mises en place, à titre exceptionnel,
pour l’année scolaire 2020-2021.
Ces mesures ont été prises après échange avec le comité de suivi de
la réforme et à la suite d’une large concertation avec les organisations
syndicales représentatives des personnels et les élus des conseils
académiques de la vie lycéenne.
Les trois évaluations
communes de première et de terminale de l'année 2020-2021 sont annulées
et remplacées par les moyennes des bulletins scolaires
Les matières concernées par l'annulation des évaluation sont
l’histoire-géographie, les langues vivantes, la spécialité qui n’est pas
poursuivie en terminale, ainsi que les mathématiques pour la voie
technologique et l’enseignement scientifique pour la voie générale.
Cette adaptation concerne les élèves de terminale, qui passeront leur bac en 2021, comme les élèves actuellement en première.
Deux sujets au choix pour les épreuves terminales des enseignements de spécialité
Les épreuves des enseignements de spécialité se tiendront aux dates prévues : du 15 au 17 mars 2021.
Pour garantir que les élèves seront interrogés sur des éléments effectivement étudiés dans le cadre des programmes,
toutes les disciplines concernées proposeront deux sujets ou des
exercices au choix afin de couvrir l’ensemble des thématiques étudiées.
Les attendus pédagogiques de chaque discipline seront communiqués aux
élèves et les correcteurs suivront des grilles d’évaluations précises
pour chaque sujet.
Les notes obtenues aux épreuves de spécialité seront prises en compte dans Parcoursup dont le calendrier reste inchangé.
Pour les candidats qui n’auront pas pu se rendre aux épreuves de
spécialité du mois de mars pour cause de force majeure, les épreuves de
remplacement auront lieu au mois de juin.
Ces adaptations permettront aux élèves de travailler en toute
sérénité cette année, pour un baccalauréat réussi et une bonne entrée
dans l'enseignement supérieur.