Si toutes les formations ne lisent pas les lettres de motivation des candidats, l’exercice, exigé dans le cadre de Parcoursup, reste intéressant pour réfléchir sur son orientation.
Par Natacha Lefauconnier- Temps de Lecture 5 min. Abonnés. Ici.
Certains le peaufinent à la virgule près, d’autres se contentent de copier-coller. Le « projet de formation motivé » suscite bien des questions chez les futurs bacheliers. Cette lettre de motivation, demandée dans le cadre de la procédure Parcoursup pour chaque vœu, est-elle vraiment lue ? Le rapport du comité de suivi de la loi ORE (orientation et réussite des étudiants), présenté le 22 juillet 2020 à l’Assemblée nationale, est sans appel sur l’utilité de l’exercice : « Les commissions d’examen des vœux en font généralement peu de cas, et son influence sur le classement des candidats est négligeable, voire nulle », et ce tant pour les licences que pour les classes préparatoires aux grandes écoles, qu’elles soient en « tension » ou pas.
Une observation qui n’étonne pas Roman Stadnicki, maître de conférences en géographie à l’université de Tours : « Evidemment qu’on ne les lit pas ! » Inutile, car sa licence, comme beaucoup d’autres, est « non sélective », argue l’enseignant. D’ailleurs, les candidats ne sont pas davantage classés en fonction de leurs notes au lycée. « En géographie, nous pouvons accueillir tous les candidats, donc on classe les dossiers par ordre alphabétique ou en attribuant la même note à toutes les candidatures », explique-t-il.
Exercice de construction
Dans les filières où la capacité d’accueil est insuffisante, comme en droit à Tours, les dossiers jouent dans le classement, mais les lettres de motivation ne sont pas examinées, assure-t-il. « Nos collègues reçoivent trop de dossiers pour avoir le temps de les lire », observe l’enseignant-chercheur. Selon lui, les futurs étudiants ne sont pas dupes : « Certains envoient la même lettre en maths et en géo, d’autres une chanson paillarde… Ce qui ne les empêche pas d’être pris. »
Dans les classes préparatoires très convoitées, les lettres des candidats ne sont pas davantage lues par les commissions, comme celles du lycée du Parc, à Lyon. Impossible et inefficace. « On reçoit 20 000 candidatures pour nos sept filières, toujours avec les mêmes arguments », justifie son proviseur, Pascal Charpentier.
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